Vitalité rurale et biodiversité : Comment la PAC favorise l’harmonie entre les Hommes et la nature
La Politique Agricole Commune (PAC) de l’UE ne se limite pas à soutenir les cultures, le bétail ou l’agriculture. Elle reconnaît également le lien étroit entre l’agriculture, les communautés rurales et l’environnement naturel. Des communautés rurales en bonne santé favorisent une agriculture prospère, tandis qu’un écosystème équilibré maintient la fertilité des sols et la biodiversité. La PAC veille à ce que ces deux dimensions reçoivent l’attention qu’elles méritent.
La PAC s’appuie sur deux piliers principaux. Le premier pilier (pilier I) apporte un soutien direct aux agriculteurs et comprend des éco-régimes, qui récompensent les pratiques respectueuses de l’environnement. Le deuxième pilier (pilier II) se concentre sur le développement rural, en aidant les villages à rester vivants, connectés et économiquement résilients. Les deux piliers visent à créer une campagne où les habitants, la production alimentaire et la nature prospèrent côte à côte.
Renforcer les communautés rurales
Le pilier II se déploie à travers les Programmes de Développement Rural (PDR), qui doivent respecter des règles communes à l’échelle de l’UE pour garantir que les fonds aient un impact réel. Par exemple, au moins 30 % des dépenses de développement rural doivent être consacrées à des mesures bénéfiques pour l’environnement ou le climat, assurant ainsi que les investissements ruraux contribuent à la durabilité à long terme. Par ailleurs, au moins 5 % du budget doit soutenir le développement local porté par les communautés, selon l’approche LEADER, permettant aux acteurs locaux de concevoir et mettre en œuvre des solutions adaptées à leur territoire.
Renforcer les zones rurales est essentiel pour la viabilité à long terme de l’agriculture européenne. Cela inclut l’amélioration de l’accès aux infrastructures numériques, comme le haut débit, afin que les zones rurales ne restent pas à la traîne dans le développement technologique. Le pilier II soutient également la diversification économique, aidant les agriculteurs à élargir leurs activités au-delà de l’agriculture traditionnelle, par exemple vers l’agrotourisme, la transformation de produits locaux ou d’autres services ruraux.
Au cœur du pilier II se trouvent la communauté, la coopération et l’innovation. Il encourage le développement ascendant, où des partenariats locaux identifient défis et opportunités et reçoivent un soutien pour mettre en œuvre des solutions qui renforcent la résilience et la vitalité des communautés rurales, selon l’approche LEADER.
Préserver la biodiversité
La biodiversité constitue un pilier essentiel de la prospérité agricole à long terme. L’état des écosystèmes européens est notamment suivi grâce à l’Indice des oiseaux communs, développé par l’Agence européenne pour l’environnement (AEE). Depuis le début du suivi en 1990, les populations d’oiseaux communs ont diminué d’environ 15 %, principalement en raison de l’agriculture intensive, de la perte d’habitats et de la conversion des terres – autant de signaux que la nature nécessite notre attention et notre soutien.
Pour répondre à ces défis, la PAC fixe des règles environnementales de base, appelées conditionnalité, et encourage des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement via les éco-régimes. Cela peut inclure la création d’habitats pour les pollinisateurs, la plantation de haies, l’adoption de pratiques à faible intrant ou la restauration d’éléments écologiques. Ces mesures récompensent la conservation proactive et contribuent à la préservation et à la restauration de la biodiversité dans les paysages agricoles.
Ces actions, bien que modestes, peuvent avoir un impact majeur. Une seule haie peut abriter plus de 2 000 espèces d’insectes, d’oiseaux et de petits mammifères. Un étang de ferme peut présenter une biodiversité supérieure à celle d’un bosquet forestier de même taille, accueillant grenouilles, libellules et petits crustacés. Même quelques rangées de fleurs sauvages peuvent attirer des centaines d’abeilles et de papillons, favorisant la pollinisation des cultures. Par ailleurs, la PAC soutient la préservation de plus de 3 000 variétés locales de cultures, du blé ancien aux pommes patrimoniales, garantissant à la fois la diversité des saveurs et la résilience des espèces.
Construire un avenir rural favorable aux hommes et à la nature
L’importance accordée par la PAC à la vitalité rurale et à la biodiversité reflète une conviction claire : l’agriculture ne peut prospérer durablement que si les communautés rurales et les écosystèmes qui les entourent sont en bonne santé.
En investissant dans le numérique, la diversification économique et le développement local, la PAC contribue à faire des zones rurales des territoires dynamiques, attractifs et résilients. Parallèlement, grâce aux règles de conditionnalité et aux éco-régimes, elle accompagne la transition vers une agriculture plus respectueuse de la nature et des ressources.
L’avenir d’une agriculture plus verte repose ainsi sur des communautés rurales solides et sur des environnements préservés. Avec la PAC, l’Union européenne ambitionne de faire de la campagne un espace où il est possible de vivre, travailler, innover et produire des aliments de manière durable.